Les appartements modernes à un juste prix se louent toujours.

Deuxième interview de notre série consacrée à l'évolution actuelle du marché immobilier. Rencontre avec Michel Gensollen, directeur de Patrimoine Gérance, acteur immobilier présent dans le canton de Neuchâtel et ses régions limitrophes.

Pouvez-vous me présenter succinctement votre société ?

J’ai fondé Patrimoine Gérance en 2011 et nous sommes principalement actifs dans l’activité de gérance, la location et l’administration de PPE. Nous vendons également des biens immobiliers. Le siège de la société se trouve à St-Blaise et nous avons  ouverts une succursale au Valais en 2014.

Quels marchés couvrez-vous en Suisse romande ?

Le canton de Neuchâtel et ses régions limitrophes, c’est-à-dire Yverdon à l’ouest, Bienne à l’est, Tramelan au nord et Romont au sud. Quant au Valais, nous sommes spécialisés dans la plaine, de Martigny à Sierre. Nous ne sommes pas présents en montagne car il s’agit d’un marché très spécifique.

Quelle est la situation immobilière dans le canton de Neuchâtel ?

Il convient de distinguer les différentes régions qui composent cet espace géographique. Les loyers ont augmenté ces dernières années en raison du manque d’objets. Toutefois, actuellement les prix se stabilisent. Au Locle et à La Chaux-de-Fonds, l’offre est restée légèrement supérieure à la demande. Les prix sont donc stables. Le coût des loyers au Val-de-Travers, en raison de son éloignement des grands axes, est resté modéré. Enfin, le Val-de-Ruz bénéficie toujours d’une belle attractivité, mais les loyers n’augmentent plus. Les objets neufs que nous mettons en location suscitent beaucoup d’intérêt.

La situation neuchâteloise a-t-elle des spécificités ?

Non, tout le monde s’accorde à penser que récemment trop d’objets immobiliers ont été mis sur le marché et que le flux migratoire n’aide pas. Mais mon expérience quotidienne me prouve que ce n’est pas seulement une question d’offre et de demande globale, si je puis dire, mais avant tout l’adéquation des objets immobiliers aux nouvelles attentes des clients.

Pouvez-vous préciser ce que vous entendez par « adéquation des objets immobiliers » ?

Les locataires désirent actuellement des chambres de 14 m2 et plus, de vastes séjours et des salles de bains confortables. Si vous mettez en location des appartements qui ne correspondent pas à ces souhaits, il devient difficile de les louer à des loyers intéressants. En revanche, les appartements modernes à un juste prix se louent. Toujours. En d’autres termes, ce sont les propriétaires qui possèdent un immeuble décati et qui n’ont pas de capacité d’investissements qui souffriront ces prochaines années. Et n’oublions pas la qualité du service de la régie immobilière.

Vous pouvez vraiment faire la différence dans l’accompagnement ?

Oui. Vous ne louez plus un appartement en deux visites en laissant le client aller chercher la clef chez le concierge. Vous devez le suivre de sa première prise de contact à son installation. La qualité de ce soutien s’avère indispensable sur un marché qui se détend. Et cela ne se limite pas à des aspects strictement immobiliers. Donner des renseignements sur les commodités à proximité et répondre à toutes les questions du client, de la présence ou non d’une école primaire ou d’une garderie, est devenu fondamental.

Et qu’en est-il de la vente de biens immobiliers ?

La situation tend à se stabiliser. Les banques sont devenues plus frileuses. Si le prix de vente du bien que vous désirez acquérir dépasse leur benchmark, elles ne vous suivent plus. Ou plus précisément, elles vous soutiennent jusqu’à hauteur de ce qu’elles estiment être le prix du marché. Et vous ne pouvez plus investir à 100% votre LPP depuis plusieurs années déjà. De ce fait, moins de personnes peuvent accéder à la propriété et le marché trouve son point d’équilibre. Mais je le répète, des objets immobiliers, en location ou en vente, qui correspondent aux exigences des clients et à un prix correct, et avec un accompagnement adéquat, trouvent toujours preneurs.