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Le travail du réviseur? Évaluer les risques, définir une stratégie d'audit et mener des contrôles jusqu'au bout.

Depuis 2008, des normes strictes encadrent le travail du réviseur. Pourquoi ce changement? Et quelles conséquences pour le monde de l'audit. Nos questions à Claude Burgdorfer, associé et fondateur de reviXpert, administrateur qualité externe auprès d'E-Gestion.

Pourquoi l’audit a évolué ces dernières années?

Suite à la banqueroute d’Enron et de WorldCom au début des années 2000, le gouvernement américain s’est penché sur le travail des réviseurs. Ses questions étaient simples. Comment expliquer la faillite soudaine de grandes entreprises cotées et bourse et contrôlées par une des Big Five? Quel est exactement le travail des réviseurs? Comment sont-ils organisés? Le politique a désiré mettre en place des règles pour que cela ne se reproduise plus. En Suisse, depuis 2008, une autorité de surveillance (ASR – Autorité fédérale de surveillance en matière de révision) s’assure que le rôle d’organe de révision incombe à des personnes enregistrées qui obéissent à un cahier des charges strictes.

Ces contraintes légales sont-elles efficaces?

Elles ont permis de restaurer la confiance des investisseurs et elles ont participé à la relance de l’économie dans une période de troubles. La mission du réviseur se trouve aussi clairement définie, tant du point de vue de son indépendance que de son travail technique.

Quelles entreprises sont soumises à un audit?

En Suisse, avant 2008, l’audit dépendait de la forme juridique. Par exemple, une société à responsabilité limitée ou une raison individuelle avec 2'000 employés réalisant des millions de chiffres d’affaires ne devait pas, selon la loi, se soumettre à un contrôle de révision, alors qu’une société anonyme familiale ou immobilière le devait. Le législateur a corrigé cette anomalie. Aujourd’hui, toute entreprise individuelle ou société de personnes dépassant CHF 500'000 de chiffre d’affaires, ou personne morale est soumise à un contrôle. La nature de l’audit (contrôle restreint ou ordinaire) dépend évidemment de la taille et de l’importance économique de l’organisation.

Comment procède un réviseur?

Il apprécie d’abord l’environnement de contrôle, c’est-à-dire qu’il estime si l’organisation est structurée ou pas. Ensuite, le réviseur évalue les risques et définit une stratégie d’audit, puis les contrôles sont mis en place et menés jusqu’au bout, sauf s’ils s’avèrent irréalisables ou non pertinents.

Quelle a été votre mission auprès d’E-Gestion depuis une année?

En tant qu’administrateur qualité externe, j’ai accompagné E-Gestion dans la mise en place des outils et des processus nécessaires au respect de la Norme Suisse de Contrôle Qualité (NCQ1). Cela passe par des mesures organisationnelles simples, comme l’établissement d’un règlement interne transparent, ou d’une liste exhaustive des mandats de révision et une confirmation de chaque employé qu’il est indépendant vis-à-vis desdits clients. Nous avons également mis en place le principe du double contrôle et systématisé la formalisation de chaque étape de l’audit. Tout doit être documenté. C’est un point crucial. Maintenant, il faut poursuivre sur la voie de l’autocorrection. C’est une tâche sans fin. L’excellence est à ce prix et E-Gestion ne vise rien d’autre.

Claude Burgdorfer,