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Le succès viendra de notre capacité à créer un rendez-vous pour les Romands

Deuxième volet de l'interview avec Richard Chassot. Il y est question de la formation des jeunes et des nouveautés pour le Comptoir helvétique. À vos agendas!

Quand nous entrons dans les locaux de Chassot Concept, nous rencontrons de nombreux jeunes collaborateurs. Pourquoi?

Nous formons beaucoup de jeunes. J’estime que c’est le devoir de chaque entreprise. Vous savez, quand j’ai terminé ma carrière de cycliste, j’ai rencontré des personnes qui ont pris le temps de me former pour me donner une chance. Je sais ce que je leur dois. Offrir à mon tour une expérience professionnelle à des jeunes me semble juste. Mais c’est également une chance pour nous, car ils nous apportent leurs idées, leur fraîcheur et leur connaissance des outils digitaux.

 

Quelle qualité recherchez-vous quand vous engagez un employé?

Pour gérer un événement, il faut être organisé, rigoureux et administratif. Je précise toujours, avant d’engager un candidat, que l’essentiel du temps se passe devant un écran d’ordinateur. Et le jour J, vous n’êtes pas un spectateur privilégié de votre événement. Vous êtes dans les coulisses à peaufiner les détails et régler d’éventuels problèmes qui surviennent. C’est comme votre mariage. Vous passez neuf mois à le préparer, puis la journée se déroule très rapidement et à peine vous vous asseyez pour manger que les premiers invités repartent. Et c’est déjà fini.

 

Il faut savoir gérer les frustrations?

C’est un métier d’émotions, comme la vente, mais elles peuvent être positives et négatives, donc il faut des personnes de caractère. Avant un salon, je le répète souvent à mes équipes. « Attention, vous verrez il y aura trois phases. D’abord, tout le monde vous félicitera. Ensuite, ils vous expliqueront comment améliorer la foire l’année prochaine et vers la fin du salon ils se montreront évasifs sur une éventuelle participation l’année suivante. Vous devez gérer émotionnellement ces trois phases, malgré la fatigue et cela ne tient pas à la qualité de votre travail ».

 

Comment expliquez-vous ces trois phases?

L’exposant est d’abord soulagé de constater que son stand attire du monde. Il est euphorique. Enfin, il se montre de plus en plus critique par peur de payer plus cher le m2 l’année suivante (rire). Ce que nous ne faisons pas et ne ferons jamais, mais c’est un réflexe pour mettre la pression sur l’organisateur. C’est normal et c’est à nous de savoir la gérer.

 

Le Comptoir suisse deviendra avec vous le Comptoir helvétique. Quels changements apporterez-vous?

Le succès viendra de notre capacité à créer un rendez-vous pour les Romands. Vous désirez connaître quelques lignes directrices ? Nous réduirons la surface de 40’000m2 à 18’000m2 pour éviter des effets de vide qui sont catastrophiques pour l’ambiance. Nous éviterons aussi les alignées de stands thématiques, qui sont rentables pour l’organisateur mais ennuyeuses pour le visiteur. Soyons clair, le Romand n’aime pas se faire aborder. La rangée de vendeurs qui l’interpelle pour visiter son exposition le fait fuir. C’est assuré. En revanche, il prendra volontiers du temps pour faire le tour d’un stand qui est placé à côté d’un chalet qui sert des fondues et devant lequel se tasse du monde. Il est plus anonyme. Ce point est crucial. Nous devons animer et créer une ambiance amicale dans laquelle vous aurez envie de déguster un verre de vin avec vos amis. C’est l’âme des foires et j’espère que vous pourrez le constater au mois de septembre !

Richard Chassot