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«L’enjeu n’est pas de rigidifier un système ni d’évacuer l’humain, mais d’être plus rigoureux.»

La digitalisation est nécessaire et répond à une vraie exigence future du marché. Il ne faudra pas perdre de vue l’humain. Pas pour des raisons romantiques, mais parce que c’est uniquement dans l’échange en direct que vous arrivez à obtenir des informations inattendues et néanmoins essentielles. Rencontre avec Patrick Sgobba, CFO E-Gestion.

Quelle est votre fonction dans la nouvelle organisation?

Je suis CFO d’E-Gestion. Je suis donc responsable des finances de la société, ce qui comprend la comptabilité, les paiements et la gestion du patrimoine, dont notre bâtiment d’exploitation à Auvernier.

Quel est le principal changement?

Officiellement, je me retire petit à petit de l’opérationnel en fiduciaire, dorénavant géré par Marc Houriet. Je conserve toutefois les clients avec qui j’ai établi une relation de confiance réciproque au fil des ans.. Le but étant également de me libérer du temps pour développer encore ce département.

Vous le regrettez?

Non. J’ai toujours apprécié être en contact avec les clients, mais j’avais trop de casquettes. Se recentrer me paraît pertinent.

Quels sont les enjeux du nouveau CFO d’E-Gestion?

Nous mettons en place des procédures plus rigoureuses. E-Gestion n’est plus une petite structure. Quand vous avez plus de 30 personnes sur deux sites – Neuchâtel et Lausanne – il est nécessaire d’améliorer la formalisation et le contrôle. Nous avons mis en place un système léger mais efficace de validation des dépenses et de gestion de nos investissements. Nous sommes également en train de formaliser les contrats qui nous lient à nos clients.

Pourquoi exactement?

Pour mieux définir le cahier des charges. C’est une aide autant pour nous que pour nos clients. C’est également nécessaire de procéder ainsi quand vous avez une filiale et de nombreux collaborateurs. Tout le monde sait à quoi se référer et comment travailler selon des modalités précises. L’enjeu n’est pas de rigidifier un système ni d’évacuer l’humain, mais d’être plus rigoureux.

Quelle est votre principale inquiétude aujourd’hui?

Les entreprises doivent de plus en plus jouer le rôle des banques car ces dernières n’injectent plus d’argent dans l’économie comme auparavant. Je constate que beaucoup de nos clients ne sont plus payés à 30 jours. Le paiement à 60 jours devient la norme. Les entreprises doivent donc reporter ce manque de liquidités sur leurs fournisseurs et prestataires de services et ainsi de suite. Nous sentons que la situation s’est détériorée et qu’il existe une véritable tension concernant les délais de paiement.

Vos clients sont impactés, mais vous aussi?

Nous sommes touchés, mais comme nous n’avons pas de stock ni à proprement parler de fournisseurs, nous pouvons nous adapter. La situation est plus préoccupante pour les entreprises qui ont un besoin en fond de roulement important.

Quel regard portez-vous sur la digitalisation?

C’est notre grand chantier. Elle est nécessaire et répond à une vraie exigence future du marché. Mais au-delà des effets d’annonce, il ne faudra pas perdre de vue l’humain. Pas pour des raisons romantiques, mais parce que c’est uniquement dans l’échange en direct que vous arrivez à obtenir des informations inattendues et néanmoins essentielles. Il ne faut jamais l’oublier et nous en sommes conscients.

Quel est le développement que vous souhaitez pour E-gestion?

Nous aimerions développer E-Gestion mais cela passe par la nécessité de trouver les bonnes personnes. Notre plus-value, ce sont les qualités de nos collaborateurs et trouver les bons est loin d’être évident. Il ne suffit pas de décréter une chose pour qu’elle se réalise. Nous devons d’abord trouver les compétences humaines pour atteindre des objectifs ambitieux.

Patrick Sgobba