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«Nous avons décidé de ne pas miser uniquement sur les noms, mais sur la beauté du site, la qualité de l'accueil et la convivialité.»

Quelle est votre journée type à deux semaines du festival?

J'ai de nombreuses sollicitations des médias et j'accorde des interviews. En tant que responsable de la programmation, je ne cesse de présenter le programme, d'en faire la promotion mais je me rends également régulièrement sur le terrain pour constater l'avancée des travaux et discuter avec le Staff. J'ai cette double casquette depuis plusieurs années et cela me convient bien.

Ressentez-vous de la nervosité, du stress à l'approche du premier jour?

Je dirais qu'il y a un mélange de concentration et d'une certaine anxiété, évidemment, car nous désirons que tout se déroule au mieux. Je considère que c'est sain d'avoir cette excitation car elle permet de tenir l'équipe soudée et concentrée sur l'objectif. Pour nous, c'est le fruit du travail d'une année complète et il s'agit d'être prêts. J'ai la chance de travailler avec des équipes en or qui ont à cœur que tout soit parfaitement en place.

Quel sentiment prédomine le dimanche soir lors de la clôture du festival?

Il y a différentes phases. Le dimanche soir, c'est généralement un sentiment de joie et de soulagement. Vous êtes satisfait de constater que tout s'est bien déroulé et le plaisir des festivaliers vous porte. Nous nous retrouvons en équipe, nous relâchons la pression et vivons ensemble de beaux moments de partage. Ensuite, après quelques jours, c'est un sentiment de tristesse qui m'habite. Je dois retourner à ma routine et je le vis parfois assez durement. Mais avec les années, je m'y prépare et m'y habitue.

Vous êtes présent dans le comité depuis la création du festival. Quels sont les trois souvenirs les plus marquants?

Il n'est jamais facile de sélectionner un événement au détriment d'un autre. Mais je me prête au jeu. Disons d'abord l'édition 2004. Nous y avions fêté en collaboration avec une ONG neuchâteloise les dix ans de la libération de Neslon Mandela et de l'établissement de la démocratie en Afrique du Sud. Nous n'étions plus seulement un festival, mais un événement culturel qui s'engage. Et le souvenir de Johnny Clegg qui chante sur scène avec 200 enfants de la région est encore bien vivant dans ma mémoire.

Le deuxième fait marquant est lié au vendredi soir de l'édition 2015. Nous avons reçu dans la journée un avis de tempête à l'heure de l'ouverture des portes. Que devions-nous faire ? Tous les scénarios sont déjà prévus en amont. Les prévisions météo évoluent, vous ne voulez prendre aucun risque pour la sécurité des festivaliers et en même temps vous espérez que les concerts auront lieu. Heureusement, la tempête a pris une autre destination dans l'après-midi et nous avons dû annuler que 3 concerts sur la scène de la marée.

Le dernier moment qui me vient en tête, c'est l'édition 2016. Une année de tous les records. Un grand sentiment de satisfaction pour tout le Staff quand nous sommes réuni sur la terrasse de la grande scène pour les dernières notes du concert des Gipsy Kings.

Quels sont les défis des prochaines années?

Le défi est avant tout économique. Les charges augmentent, surtout en raison des cachets des artistes. Le public, les médias et nos partenaires attendent des têtes d'affiche, des grands noms. C'est normal, mais d'un autre côté nous tenons à avoir des prix populaires. Nous avons donc décidé de ne pas miser uniquement sur les noms, mais sur la beauté du site, la qualité de l'accueil et la convivialité. La pérennité du festival c'est d'en faire un événement populaire, pas seulement une alignée de concerts.

Quel artiste rêvez-vous d'avoir sur une scène de Festi'neuch?

Il y en a beaucoup évidemment. Daft Punk m'irait très bien, mais c'est un rêve qui s'éloigne chaque jour au vu de leur succès. Je citerais aussi Arcade Fire. C'est plus personnel. Je les ai écoutés en boucle pendant des années et cela me toucherait de les voir ici.

Quels arguments convainquent les artistes pour se rendre à Neuchâtel?

Quand ils viennent, ils sont sous le charme. Vous êtes en ville, près des commodités tout en étant dans la nature. Les pieds dans l'eau, vue sur les Alpes, c'est très apprécié. La proximités des hôtels aussi. Ils nous disent souvent qu'ils apprécient le professionnalisme de l'organisation et son côté convivial, mais soyons francs, c'est le cachet qui les fait venir.

Antonin Rousseau